Règles d’association : identifier des relations cachées dans les données
Les règles d’association appartiennent à la famille des méthodes d’apprentissage non supervisées. Leur objectif est de révéler des relations significatives dans de grands ensembles de données, sans s’appuyer sur une variable cible prédéfinie à prédire. Ces règles prennent la forme de relations simples telles que « si A, alors B » ou « si A et B, alors C ».
La logique est intuitive : si des événements apparaissent fréquemment ensemble dans les données, il est possible d’en déduire des liens utiles pour mieux comprendre les comportements ou optimiser les décisions.
Dans le commerce de détail, cette technique est souvent illustrée par l’analyse des paniers d’achat. Par exemple, constater qu’un client qui achète du café achète souvent aussi du sucre. Mais l’intérêt des règles d’association dépasse largement ce cas : elles sont utilisées en finance pour détecter des schémas de fraude, dans le marketing digital pour personnaliser les recommandations, et même en cybersécurité pour identifier des combinaisons suspectes d’actions sur un réseau.
Comment fonctionnent les règles d’association ?
L’idée de base est simple : un grand volume de transactions contient de nombreuses combinaisons possibles, mais toutes ne sont pas intéressantes. La première étape consiste donc à identifier les produits ou événements qui apparaissent le plus fréquemment. Seules ces occurrences fréquentes sont retenues pour une analyse plus approfondie.
À partir de ces éléments fréquents, l’algorithme construit progressivement des associations plus larges. Par exemple, si l’achat de café est courant et que l’achat de sucre l’est aussi, l’algorithme vérifiera si la combinaison « café et sucre » apparaît régulièrement dans les données. Cette logique itérative, appelée « Apriori », évite de tester inutilement des millions de combinaisons rares et peu utiles.
Une fois les associations candidates identifiées, leur solidité est mesurée. La confiance indique la proportion de fois où la conséquence se produit réellement lorsque l’antécédent est observé. Dans notre exemple, elle mesure la probabilité qu’un panier contenant du café contienne aussi du sucre. Le lift apporte une vérification complémentaire : il compare cette probabilité avec ce qui se passerait si les deux événements étaient totalement indépendants. Un lift supérieur à 1 montre que l’association est réellement significative.
Les règles d’association présentent plusieurs avantages majeurs. Elles sont intuitives à comprendre et faciles à communiquer aux décideurs, puisqu’elles se traduisent par des relations simples comme « si A, alors B ». Elles permettent également de valoriser les bases de données transactionnelles, qui s’accumulent rapidement dans les systèmes d’information, en révélant des schémas qui échappent à l’analyse humaine.
Cependant, certaines précautions sont nécessaires. La qualité des résultats dépend fortement du seuil choisi pour filtrer les règles : un seuil trop bas génère une multitude d’associations faibles, tandis qu’un seuil trop élevé risque d’éliminer des schémas intéressants. De plus, une association ne prouve pas une causalité. Le fait que deux produits soient souvent achetés ensemble ne signifie pas que l’un entraîne l’autre ; cela peut simplement refléter des habitudes de consommation.
Enfin, la mise en œuvre pratique nécessite une capacité de calcul suffisante. Dans des ensembles de données contenant des milliers de produits ou d’actions, le nombre de combinaisons possibles croît rapidement. Les entreprises doivent donc s’appuyer sur des outils spécialisés et dimensionner correctement leur infrastructure pour exploiter efficacement cette technique.